« Le texte reconstitué »
Nos pistes
- les classiques sont-ils des pièces de musée ? On y touche pas, à peine un coup de plumeau ?
- reprendre un atelier, c’est le réinventer : le palimpseste en Éducation nouvelle
Gérard Genette définit l’hypertexte comme « tout texte dérivé d’un texte antérieur par transformation simple (nous dirons désormais transformation) tout court ou par transformation indirecte : nous dirons imitation. » 2 Tout texte littéraire est donc un hypertexte, puisque chacun entretien une relation avec un texte antérieur appelé hypotexte. Cette relation peut être massive ou discrète, déclarée ou tue par l’auteur. Par exemple, Scarron nomme l’auteur de l’hypotexte qu’il transforme dans Virgile travesti ; son œuvre doit être lue comme un travestissement de l’Énéide. En revanche, les Confessions de Jean-Jacques Rousseau peuvent être vues comme une réactualisation des Confessions de saint Augustin, ou bien comme indépendantes de cette dernière œuvre.
- faire « le texte reconstitué » (en classe, en formation), d’accord mais, pourquoi ? dans quel but ?
- autour du « tous capables » : comment résister à la « performance ». Comment faire que la performance soit le moyen mais non le but.
L’atelier
Une manière de relire et relier « le texte reconstitué » à un travail sur l’écriture et la voix
Texte de J.P. Simeon : « Stabat mater furiosa »
- Fresque de mots sur « la guerre à nos portes »
- Écoute N°1 du texte (l’extrait choisi se situe p.58)
- Discussion autour du texte : ses enjeux, ses rythmes, qui parle ?
- 2ème écoute
- On reconstitue en sous groupes
- Au bout d’un moment, quand le travail en sous-groupes s’épuise on procède à une information réciproque (voire à une nouvelle lecture)
- Puis on reconstitue le texte en entier à partir des apports des sous-groupes
- Écriture de la suite (donc la page 59)
Deux incipit sont donnés + invitation à retourner à la fresque de départ
gr 1 : « Assez d’étendre sans fin le lexique de la mort »
gr 2 : « Nous allons recommencer l’histoire. Nos enfants nous les élèverons sans vous ». - Mise en commun et lecture du texte de JP.Simeon
- Visionnement de trois interprétation de ce texte (vidéos youtube dont Angélique Ionatos)
- Quelles pistes de travail s’ouvrent maintenant ?
Une discussion (analyse reflexive) qui porte sur cette notion de « performance » ? Veut-on seulement s’assurer qu’un texte complexe peut être reconstitué à partir du moment où un travail collectif est mis en place ? Comment inclure dans le travail même ceux qui se sentent peu sûrs de leur mémoire ? Comment éviter le course à la bonne réponse ?
Le choix d’animation de ce jour : que chacun, à travers cette reconstitution découvre peu à peu ce texte dans sa très grande richesse ; que ce soit là le point de départ d’une écriture personnelle « dans la foulée » (lire pour écrire autrement) ; que naisse le désir que ce texte se déploie ensuite, autrement encore, en particulier dans sa mise en voie et en scène.
Que soit ainsi mis en évidence en quoi des textes littéraires « qui travaillent la langue » nous permettent de mieux comprendre le monde, ses richesses mais aussi ses turpitudes.