L’invitation
ACT (approches.fr) et le GFEN (gfenprovence.fr) vous invitent à deux jours d’ateliers et de mises en partage autour d’une même question :
« À quoi bon des poètes, les chercheurs, les créateurs en des temps si troublés ? » À quoi bon les pratiques de création et les projets d’animation culturelle, les textes, les films, les conférences, les spectacles que nous partageons dans les écoles, les maisons de quartier, les formations face aux guerres et aux drames traversent l’espace public et les médias ? Est-ce notre façon à nous de résister, de créer du lien, de cultiver une “culture de paix” qui fait si cruellement défaut ?
« Il y a urgence à créer » (Le dossier)
(SMS de Vincent Macaigne envoyés aux Cahiers du cinéma (n°688 en avril 2013))
« Il manque des poètes et à la production et à l’écriture, des risques-tout.
Au théâtre, c’est ce qui s’est passé.
Et le théâtre est devenu trop souvent petit et étriqué, d’un côté les modeux et les cyniques et de l’autre les sacrifiés;
ils brûlent et sont pillés par les modeux et les cyniques;
les sacrifiés meurent et les cyniques les pillent en parlant de référence.
Ça s’appelle la dévoration de l’homme par l’homme.
Dans le commerce on ferait des procès pour plagiat, en art les poètes sont juste dévorés.
C’est l’Idiot de Dostoïevski, alors il ne reste plus qu’à avoir l’espoir quelque part.
Avoir l’espoir dans l’immense écoute du Monde.
Il va falloir apprendre à se salir.
Sinon on laissera trop de place aux gens vraiment sales.
Il y a urgence à créer.
La résistance en poésie :
Patrick Chamoieau : https://www.youtube.com/watch?v=kp460CyklDc
Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau : https://www.franceculture.fr/emissions/les-matins/edouard-glissant-et-patrick-chamoiseau
Création et savoirs démocratique (s) (ou l’inverse)
Un article Patrick Raymond, paru dans la revue Dialogue N°156
Si on voit bien, dans ce qui précède, la dimension « savoirs démocratiques », où est, quelle est, la place de la création ? Philippe Meirieu, dans le même entretien, rappelait que la mission de l’école relevant de l’accès à la pensée, une des priorités devait être, dès le primaire, l’entrée dans le langage écrit puisque, dit-il, « L’écrit en tant que communication différée, argumentaire construit, propos soutenu par la densité de la pensée, est profondément structurant pour l’élève et sa réussite scolaire. Il est aussi essentiel pour le citoyen et le débat démocratique car il implique rigueur, mise à distance, précision .»
J’ajouterais, reprenant des idées de Julia Kristeva, que l’écriture de création, la littérature, parce qu’elle autorise une reconstruction de soi en redonnant de l’«idéalité», permet de faire face au délitement de l’humain, de ses capacités de penser, source de « destructivité ».
Dans le même ordre d’idée, Martha Nussbaum (philosophe étasunienne), dans sa réflexion, insiste sur l’importance d’accéder à « l’imagination narrative » par la littérature et les arts, pour être en capacité d’imaginer les émotions de l’Autre, l’effet que cela fait d’être à la place d’un autre ; condition à ses yeux nécessaire d’une « éducation à la démocratie » …
Concrètement
Quelques pistes :
1 – Qu’est-ce que l’art ? Qu’est-ce que la création ?
« La création comme espace-temps pour prendre soin de l’humain” ?
La création comme lieu de construction de savoirs ?
La création comme tissage de liens, dans un contexte de « culture de paix », comment ?
La création comme lieu d’action.
Deux séries d’ateliers
Vendredi 24 novembre – 9h00 – 17h00 – Lieu Marseille (à préciser rapidement)
“Mare nostrum”,
un atelier d’écriture long, un navigation autour d’une mer commune, berceau de civilisation, lieu de vie mais aussi lieu de mort, trésor d’images des plus belles au plus tragiques, lieu de questionnement majeur aujourd’hui et d’écriture donc…
Samedi 25 novembre – 9h00 – 17h00 – Centre de Loisirs Les Espillières (Aubagne) (co-voiturage prévu – plan d’accès sur demande)
“Dreamline”
matin : le pas de côté, un détour par les arts plastiques, un voyage sur le chemin de nos ancêtres les bushmen d’Australie, une réflexion sur le sens de la création chez eux et ce que nous pourrions partager avec eux
apm : sosie de Ramsi Tadros, militant antiraciste, promoteur d’un film autour d’un objet de création (la mode), directeur d’ACT. Visionnage du film « Le temps d’un rêve » et réflexion sur le lien entre deux mondes : les créateurs VS les institutions culturelles.
On s’inscrit dès à présent sur les sites approches.fr ou gfenprovence.fr au choix. Merci d’y veiller, cela nous facilite la phase d’approche.
Le RDV du vendredi 24 est à Marseille Centre Ville (lieu à confirmer dans le prochain mail)
Le RDV du samedi 25 est à Aubagne (Centre de loisirs les Espillières – plan d’accès sur demande)
Un co-voiturage sera mis en place le 24.
Une participation aux frais est suggérée (10€ pour 1 jour, 15€ pour les deux)
Vos emplois du temps sont compliqués ? Vous pouvez décider de ne venir qu’un jour sur deux (mais nous le regretterons) …