Un animateur chevronné (il s'appelle Jean-Louis C. et bosse au GFEN 66 (voir le site)…
… deux expériences a) une bougie + des allumettes + un verre d'eau, une flamme qui s'éteint, mais pourquoi ? Une consigne : observer, décrivez d'abord individuellement ce que vous avez vu, comparez vos textes en petits groupes, faite une liste des questions posées par cette expérimentation.
b) une séquence d'auto-socio-tatouage à la pointe Bic ! Consigne : "Si,alors que tu as les yeux fermés, je te "piques" le bras ou le front avec la pointe de mon bic, peux-tu vraiment me dire où je l'ai délicatement enfoncée ?" Bref, un travail en deux temps : "A" pointe son bic sur le front (puis l'oreille, la cheville, etc.) de "B" qui garde les yeux fermés. "B" retrouve ensuite (toujours les yeux fermés) l'endroit où il a eu le sentimument d'avoir été piqué. On mesure les distances entre l'impact ressenti et l'impact réel. On compare selon les lieux piqués !!! Les résultats ne semblent pas du tout pareils ! Pourquoi ? Hypothèses formulées en groupes puis distribution du document "Homunuclus" de Jean-Louis Les binômes A+B ont organise le relevé de leur expérimentation. Comment traduire les résultats en schémas ? (Travail en sous-groupe). … de nombreuses discussions, un vrai questionnement sur la manière de rendre compte d'expériences scientifiques d'allure simplette qui finissent par poser des tonnes de questions sur le rôle en science de l'observation, du partage et du socio, du langage c'est-à-dire de la mise en mots du réel, du transcodage c'est-à-dire de la traduction en schémas (lesquels et pourquoi ? Avec quel projet de sens ? - Qu'est-ce la science ? Débat contradictoire à partir de deux phrases que les uns ont jugées "la plus proche" de leur conception de la science et l'autre au contraire "la plus éloignée" ! Décomptage des phrases les plus citées en "proche" et les autres en "éloignées". Comment se fait-il qu'une même phrase peut avoir été jugée "proche" par les uns et éloignées par les autres ? Débat sur nos divergences à partir de deux expériences vécues ensemble ce jour ? Tout cela fait-il une journée "sciences" au GFEN ? Oui, c'est bien possible. Essayons d'en rendre compte a minima .
Un petit aperçu en images
Des photo de la deuxième expérimentation
Homunculus
"C’est un drôle de gnome, à la caboche démesurée ornée de lèvres charnues, d’une langue immense, de mains impressionantes, d’un tout petit tronc perché sur deux jambes maigrelettes. C'est l’homoncule. C'est le neurologue américain Wilder Penfield (1891-1976) qui a fait des mesures chez des patients opérés du cerveau, mais conscient.À l'aide de stimulations électriques, il a ainsi établi une correspondance sensorielle entre la peau et le « cortex moteur » ainsi qu'entre les muscles et le « cortex sensitif ». quels mouvements étaient induits par la stimulation électrique de points précis de leur cortex. L’homonculus ne nous ressemble pas car il correspond à une représentation de chaque partie du corps proportionnelle à la surface prise dans les aires cérébrales : sentir avec la langue et la mouvoir finement pour parler exige plus de contrôle que bouger le coude." (Jean-Louis Cordonnier)
Le doc du débat
Le coin du bibliographe (une contribution de Yann)
Une vingtaine de livres, un an de lecture au bas mot ! Merci Yann de te soucier de nos moments de loisir !
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L’analyse d’Alexis
Comment mener une étude collective sur la science sans que les connaissances de chacun soient prises en compte, c’est-à-dire sans que le bagage culturel scientifique de chacun entre en jeu ?
C’est là l’enjeu des deux activités qui nous été proposées lors de cette journée d’étude de fin d’été au GFEN Provence. Le problème se pose d’autant plus que le domaine scientifique semble par excellence être le domaine du vrai et du faux, c’est-à-dire de la réponse juste ou à côté de la plaque.
Pour cela, au lieu d’entrer dans le détail des disciplines scientifiques, où le capital culturel de chacun joue à plein, il faut trouver un dispositif où on pose une question en apparence très simple qui fait entrer dans une complexité insoupçonnée : que fait-on quand on fait de la science ? Cette question a été déclinée en deux interrogations : la première activité portait sur ce qu’est une observation, la seconde sur comment mesurer un objet d’études ou plus généralement sur ce qu’est la mesure. Cette seconde démarche qui s’attaque immédiatement à la sacralisation de la science (« c’est le domaine de la rigueur ») met d’autant plus en avant l’essentiel : il s’agit de refaire surgir de l’étonnement là où d’ordinaire on ne trouve que du dogme. (…)
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Le témoignage de Yann
Je voudrais répondre à la demande qui a été formulée durant l’atelier «sciences» de
réfléchir à ce qu’il s’y était passé, et de produire un petit texte pour dire ce que j’avais
tiré personnellement de cette expérience et de cet atelier. Parce que, selon notre fil
rouge, et je suis bien d’accord avec ça, « on n’écrit pas assez ».
.
Fin août, à Aubagne, j’ai donc servi de sujet à une expérience scientifique. Je précise que j’ai été tour à tour sujet et acteur de cette expérience, et cela devrait me permettre de porter un regard objectif sur les conditions dans lesquelles tout cela s’est déroulé.
Quand je dis regard «objectif», j’entends par là une parole franche et précise, et non vague ressenti occasionnel pour savoir si je suis prêt à donner mon sang à l’établissement qui va le vendre, ou bien à donner ma voix à tel ou tel prochain candidat sur la liste pour représenter mes cordes vocales au congrès des zotorinolaringologistes. Non monsieur (et madame), ici c’est scientifique, c’est l’objectivité scientifique qui parle. Voyons…
Aille !
Mais ça va piquer ce truc ? C’est une expérience avec le bout d’un stylo pour savoir si j’ai la mémoire de ma peau (enfin, la mémoire des lieux de ma surface corporelle, selon le schéma de l’activité cérébrale située dans une zone ultra spécialisée de mon cortex, et ouai, y en a là-dedans!). Donc, voyez par vous-même, c’est précis, c’est scientifique.
En fait, ce qui me fait réagi…
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Autres mises en ligne bientôt…