La création, l’œuvre au carrefour du faire et de la pensée ! Retour sur un samedi haut en couleurs. (6 mai 2017)


La création, l’œuvre
au carrefour du faire et de la pensée !


Nous vivrons deux atelier qui s’adressent à tous, enseignants, étudiants, formateurs, travailleurs sociaux, acteurs culturels :

– autour du sculpteur Brancusi, un atelier philo autour de : « Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ?
Se poser cette question est certes très intéressant, mais comment ne pas céder à l’abrutissement explicateur (J.Rancière) , « comment faire de l’atelier une situation active et émancipatrice » encore plus !

– autour du catalan Juan Miro, un atelier d’arts plastiques.
Miro ??? Oui le peintre et sculpteur catalan qui nous dit (de manière prémonitoire compte tenu de la date retenue pour ce samedi d’Éducation nouvelle) “Ce qui est important, ce n’est pas de finir une oeuvre, mais d’entrevoir qu’elle permette un jour de commencer quelque chose.”
Cette oeuvre qui nous pousse en avant, que nous (re)commençons chaque jour, c’est bien sûr de travailler à un monde qui sache accueillir chacun dans sa singularité, mais qui, plus encore résiste ! Comme lui, Miró (El segador, un paysan catalan) avec une faux au poing (+ l’imaginaire et l’utopie dans la besace), symboles d’un peuple en lutte !

 


L’atelier « le procès de Brancusi »

« « Je n’ai cherché pendant toute ma vie
que l’essence du vol
» Constantin Brancusi

Pistes de la journée :

  • autour de quels concepts marier la carpe et le lapin ? Marier « philo » et « arts plastiques » ? Marier « création » et « pédagogie » Cf. au collège et en lycée les TPI (?) et autres projets interdisciplinaires ?
  • qu’est-ce que « penser » : en philo / en AP ? Y-a-t-il une pensée « hors-sol » ?
  • Toute la presse dit que le mot « culture » (« création » encore plus) a été le grand absent de la campagne électorale. Pourquoi ?

Le déroulement

1°/ écriture individuel : « Pour moi, l’art c’est… »

2°/ (en groupe) « Classez ces productions sans vous référer aux techniques de productions (graffiti, photo, peinture, etc.). Vous produirez une affiche pour présenter votre classement. »

3°/ Le « procès Brancusi »

Présentation succincte du procès en précisant l’époque et présenter le  »chef d’accusation ». Distribution des documents pour préparer le procès ainsi qu’une image de « l’oiseau ».En petit groupe (1h) : « chaque groupe va jouer un groupe d’avocats différent qui doit défendre au mieux les intérêts de son client. » (Répartition plusieurs groupes : * les avocats de Brancusi qui veulent faire reconnaître le caractère artistique de l’œuvre – * les avocats de l’agent de Brancusi qui ne veulent pas payer la taxe et pensent que le procès est une bonne tribune pour vendre l’œuvre encore plus cher – * les avocats des conservateurs de musées américains qui sont hostiles au nouvel art abstrait – * le groupe du procureur qui fait tout pour trouver un arrangement

Pas de verdict mais nouveau moment d’écriture individuel : « pour moi l’art à cette heure-ci c’est… » (10 min)

Discussion sur la question du processus de reconnaissance de l’œuvre d’art (esthétique, social, historique, etc.)

 

Pour en savoir plus sur le véritable procès :

http://hugues-absil.com/wordpress/1927-proces-de-brancusi-contre-les-etats-unis/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_Br%C3%A2ncu%C8%99i


Atelier « Miro-collage »

Pistes :

  • dire ou faire, faut-il choisir ?
  • pédagogie et création : ces univers sont-ils compatibles ?
  • qu’est-ce que penser : en philo / en AP ? (suite)
  • « le moi / le nous dans la nébuleuse de l’autre »
  • Toute la presse dit que le mot « culture » (« création » encore plus) a été le grand absent de la campagne électorale. Pourquoi ?

 

Temps 1 – Fresque « Miro – collage »

Temps 2 – La matière de l’absence (1)

Chacun convoque dans sa tête son Espagne à lui, sa Catalogne ou pas… On garde de ce voyage mental deux mots qui restent dans notre tête : deux mots contradictoires. Écriture effervescente, puis production d’un texte : « je me souviens de … » (Barcelone, Compostelle, L’Alhambra, Le Prado, Torre Molinos, etc.)

Temps 3 – La matière de l’absence (2)

Magazines – colle –feuilles – ciseaux – craie grasse.

On lit un texte d’un critique qui décrit en détail l’oeuvre. /En bi-tri-quadri-nômes on imagine l’oeuvre, on la traduit en un ou plusieurs « schémas »

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis découpages d’éléments dans les mag’ qui pourraient être utile dans la recomposition plastique du tableau. Uun collage commun par table (il s’appellera « je me souviens de Juan… ».

 

 

 

 

 

 

 

On reprend son texte « je me souviens… » du début et on y intègre des phrases ou autres éléments du texte critique + des éléments/idées nés du travail plastique collectif.

 


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Temps 4 – analyse réflexive

Retour aux pistes.

  • autour de quels concepts marier la carpe et le lapin ? Marier « philo » et « arts plastiques » ? Marier « création » et « pédagogie » Cf. au collège et en lycée les TPI (?) et autres projets interdisciplinaires ?
  • qu’est-ce que penser : en philo / en AP ? Y-a-t-il une pensée « hors-sol » ?
  • Toute la presse dit que le mot « culture » (« création » encore plus) a été le grand absent de la campagne électorale. Pourquoi ?

Quelques réflexions pour conclure (MN) :

  • comment passer « sans dommage » d’un atelier conceptuelo-fiscal à un autre pratico-plastique ?
  • où puisez l’énergie pour les analyses (demandées à juste titre à hauts cris) en fin d’apm ?
  • faut-il renvoyer au purgatoire Arturo Danto « je serais enclin à penser qu’il ne serait jamais venu à l’idée des peintres de Lascaux qu’ils étaient en train de produire de l’art  sur ces murs, à moins qu’il y eu des esthéticiens néo-lithiques ».
  • prendrons-nous chacun-e le temps de revoir les productions de l’apm qui donnent une bien belle image de notre ruche ?
  • comment mieux creuser le côté « auto-socio-auto » & « analyser-faire-conceptualiser-confronter » & etc. de nosmanières de procéder en Éducation nouvelle ?
  • avons-nous « pensé » hier samedi ? (Deleuze dit – je résume – : » si on a le chance de penser 5 min. dans une semaine, on a vraiment de la chance. Le reste de temps, on répète ».  (Autrement dit on pense quand il y a un os en travers du chemin… à moins que ce ne soit une peau de banane ???)
  • comment faire encore mieux des samedis du GFEN Provence des moments d’Education Nouvelle dans lesquels chacun-e s’interroge sur lui, sur des pratiques pro (qu’elles soient pédagogiques, sociales ou autres), sur son goût d’un collectif qui permette à chacun à mieux comprendre qui il-elle est et veut être.

 

D’autres textes seront mis en ligne prochainement.



Date : le samedi 6 mai 2017.