Haïti : une école pour un projet citoyen


bandeau_haiti-2Retour sur l’atelier animé lors de Mondissimo

Une école s’est construite en Haïti. Le matin, elle accueille des enfants et l’après-midi, les futurs enseignants. C’est l’École Normale de Liancourt. C’est sûr, le séisme est passé non loin de là, mais il n’a pas découragé l’équipe. Elle sait qu’elle peut trouver un soutien, des échos, des réponses, des aides dans le réseau des autres mouvements d’Éducation nouvelle (belge, suisse, français, luxembourgeois, etc.) et c’est précieux. Mais cela suffit-il ?

De quelle aide parlons-nous et comment faire pour respecter l’autonomie de chacun dans la relation ? Comment mettre en œuvre ce qui est notre projet le plus cher : l’émancipation ?

Aider, quoi de plus normal quand les catastrophes naturelles, la pauvreté et l’absence d’état démocratique frappent ! Mais comment mettre l’émancipation au centre, en finir avec le compassionnel sans lendemain ? Pour que celui qui « aide » ne pense pas à la place de celui qui est « aidé », ne fasse pas à sa place ?

Ces questions ont été au cœur de l’atelier sur Haïti vécu mercredi 12 octobre 2011 sous le chapiteau de Mondissimo. Nous avons exploré quel type de soutien peut se mettre en place quand les acteurs sont de modestes associations de Suisse, France, Belgique oeuvrant dans le domaine de l’éducation. Nous avons imaginé ce qui se passe quand, de Genève à Port-au-Prince, d’Aubagne au Luxembourg de modestes bénévoles se mobilisent, loin de ces caméras qui ne connaissent que les grandes ONG et autres agences internationales !
Cette aide, nous l’avons appelée « militante ». Affaire complexe, car le mot « aide » lui-même est vécu dans le milieu militant comme un « gros mot » ! Une aide intellectuelle, morale, éthique sans négliger l’aide financière et matérielle, c’est nécessaire. Mais penser ensemble pour soutenir le courage d’agir est encore plus important !

L’atelier-débat s’est enrichi des témoignages que nous avons pu apporter grâce à nos contacts avec l’ONG Suisse Eirene et le Groupe Haïtien d’Éducation nouvelle. Une belle discussion alimentée par l’expertise des participants d’Aubagne, les membres des services de la Ville, les Enseignants et Éducateurs pour une Culture de Paix et bien d’autres encore pour qui l’aide, loin de toute ambiguïté, n’est pas un vain mot !

Etiennette Vellas (Groupe romand d’Education nouvelle) et Odette et Michel Neumayer (Groupe français d’Education nouvelle).
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