Apprendre à l’école maternelle : un besoin à construire


8èmes rencontres nationales du GFEN

« Pour que la maternelle fasse école »

Apprendre à l’école maternelle :
un besoin à construire

Samedi 30 janvier 2016
Bourse du travail, Paris 10è

« L’apprentissage n’est valable que s’il devance le développement. Il suscite alors, fait naître toute une série de fonctions qui se trouvent au stade de la maturation, qui sont dans la zone de proche développement » (L.S. Vygotski, Pensée et langage, Editions Sociales, trad. franç. 1985, p. 275).

« Tant qu’il n’a pas été satisfait pour la première fois, le besoin ne connaît pas son objet, il lui faut encore le découvrir […] Plus l’activité se développe, plus sa prémisse – le besoin – se transforme en résultat de l’activité » (A. Léontiev, Activité, conscience, personnalité, Ed. du Progrès, Moscou, 1975, trad. franç. 1984, p. 211-212).

Le développement de l’enfant, entre besoin et apprentissage…  Ces deux auteurs nous montrent que l’apprentissage précède le développement et que l’activité provoque le besoin. Mais comment transposer ces conceptions psychologiques dans les pratiques éducatives et en particulier dans l’enseignement à l’école maternelle ? Il s’agit de prendre en compte les besoins du jeune enfant (affectifs, physiologiques, moteurs…), de s’adapter au rythme de sa maturation physique et cognitive tout en lui proposant des situations dans sa « zone de proche développement » pour le tirer vers le haut, l’élever, dans un climat de confiance dans lequel il osera prendre le risque d’explorer et de questionner le monde. Quel « milieu » d’apprentissage lui donner ? Ce concept est central dans la théorie vygotskienne comme source de contradictions qui peuvent aider le sujet à construire du développement. Les différents environnements familiaux, sociaux, scolaires ont toute leur part à prendre dans ce cheminement mais l’Ecole, plus que les autres, peut être ce milieu où on apprend en sécurité.

Un certain nombre de questionnements se posent à tous les professionnels de l’école maternelle et au-delà, tout au long de la scolarité à tous les éducateurs. Comment concevoir et mener des situations éducatives qui prennent en compte le développement de l’enfant ? Peut-on, doit-on, accompagner les besoins du jeune enfant ou bien créer le besoin à l’école maternelle ? Comment faire apprendre et se développer tous les jeunes enfants dans une école maternelle respectueuse des étapes de leur développement ? Comment créer les meilleures conditions pour apprendre ?

Au cours de ces Rencontres nationales, le GFEN propose un retour nécessaire sur ces questions avec Jean-Yves Rochex (Université Paris 8, laboratoire Circeft-Escol) qui mettra en résonance les théories du développement (Wallon, Vygotski) et les conceptions éducatives qui en découlent, tout en faisant état des recherches et débats actuels.

En déclinant des ateliers de réflexion et d’échanges sur la place du jeu ou la notion de bienveillance par exemple, le GFEN pose des « questions vives » qui traversent l’école maternelle aujourd’hui et tente des réponses avec des praticiens et des chercheurs qui apporteront des éclairages théoriques et permettront des échanges entre les participants.

Enfin, d’autres ateliers proposent des situations d’apprentissage et des témoignages en maternelle, dans différents domaines disciplinaires et selon des principes didactiques et pédagogiques issus de nombreuses années de pratiques du GFEN.

 

 

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